À l'inverse d'hier, la nuit a été très courte. Dur d'en trouver la raison, cher lecteur. J'ai mis longtemps à m'endormir, je ne trouvais pas de position confortable, et j'avais mal aux deux bras à cause d'un coup de soleil violent, gracieuseté de la randonnée par-dessus les nuages. Je t'avertis donc qu'aujourd'hui n'est pas la journée où j'ai le plus d'énergie. En quelque part, ça tombe bien, parce qu'on avait justement prévu de prendre ça un peu plus lentement. C'est important d'avoir des journées moins chargées, en voyage - sinon, ce sont de beaux plans pour se brûler avant de retrouver la réalité. Ma tante vient me rejoindre vers 10h sur la terrasse : on avair décidé de ne pas se mettre de cadran. Moi, je profite des quelques rayons de soleil en sirotant ma tisane, ramenée de notre chambre d'hôtel.
Ma tante prend sur elle la mission d'explorer la propriété, ce qui veut dire s'aventurer en contre bas de la maison et se laisser tenter par le produit du petit jardin qui nous entoure. Sa récolte matinale comporte deux oranges (cueillies en février, il faut le faire), des feuilles de ce qui semble être du kale, et des oignons verts potentiellement situés dans le jardin du voisin (on n'en aura jamais la confirmation). On ne se presse (haha, orange, presse) pas, je l'ai déjà dit, c'est une journée relaxe. Dans cette optique, on prend le temps de déguster l'orange, qui s'avère assez bonne bien qu'un peu acide, puis dans mon cas, de mettre mon maillot de bain dans mon sac. Tout cela, avec Les Cowboys Fringants et Charles Aznavour en trame de fond, pour faire plaisir à ma tante qui aime la musique en français.
À quelques minutes de notre village se trouve un autre village (étonnant, je sais) du nom de Porto Moniz, où se trouvent des piscines naturellement formées par l'activité volcanique. Même si le soleil semble se faire timide aujourd'hui, c'est dans mes objectifs de me baigner! Et non, l'eau n'est pas chauffée... Au risque de le rappeler, cher lecteur, je dois absolument me baigner dans les plans d'eau que je croise! Il s'agit là de la principale activité de ce village, hormis évidemment le paysage, qu'on suppose aussi joli que d'habitude.
Si ma mémoire ne me fait pas défaut, c'est vers midi, après avoir quitté notre domicile froid et humide, qu'on arrive finalement à Porto Moniz. On fait un constat commun: nos vacances sont vraiment des vacances - ce n'est pas tous les voyages que j'ai faits qui ont vu les journées commencer aussi tard, cher lecteur. Trouver du stationnement a été un peu compliqué : celui qu'on pensait gratuit était plein et n'était même pas gratuit. Après un ou deux tours et une succession de ronds points (toujours aussi omniprésents en Europe), on finit par trouver un stationnement payant au tarif très raisonnable (ça nous aura coûté 5 euros pour 2h30). Après avoir pris notre billet, on décide d'aller faire une première exploration sans maillot de bain, pour jauger des installations et voir comment ça fonctionne si on veut nager dans les piscines volcaniques. On traverse cette fois à pied les ronds points, puis on est accueilli par un magnifique littoral, avec d'immenses vagues qui se jettent sur des piliers de roches. Au milieu se trouvent les piscines, remplies naturellement et décorées d'un fond bleu-vert impressionnant. Le soleil n'est toujours pas là, ce qui n'enlève rien à la couleur de l'eau!
En ligne, j'avais vu qu'accéder aux piscines coûtait quelque chose comme 3 euros, mais à force de se déplacer autour de celles-ci, on se rend bien compte que n'importe qui se change et s'y jette sans qu'aucun système de paiment ne soit en place. En voyant le caractère unique du lieu et sa beauté, je me dis que je n'ai pas d'autre choix que de m'y baigner, malgré la température extérieure qui tourne autour de 17 et l'absence de soleil. Ma tante regrette presque de ne pas avoir amené son maillot de bain, c'est dire à quel point l'endroit lui faisait de l'effet! Décision prise : on retourne rapidement à la voiture. Rendu, je me change assis sur les sièges arrières pendant que ma tante monte la garde! Je laisse dans l'auto mon passeport, chose que je ne fais jamais avec gaieté, mais nous ne sommes pas encore à l'époque des passeports imperméables, cher lecteur!
On se rend à nouveau devant les piscines, je m'avance sur le sol rocheux avec ma tante, puis trouve un endroit relativement sécuritaire pour déposer serviette, maillot de bain, souliers, bas - je garde mes lunettes, quel intérêt sinon celui se pouvoir observer le paysage? Ma tante documente mon avancée en photos. De mon côté, l'important est surtout de toucher dans le fond, ou alors de viser des segments pas trop longs que je sais que je peux "nager". Car mon endurance en nage n'a d'égale que ma capacité à nager, cher lecteur. Faible.
Je m'avance donc sur le sol mousseux dans une eau à la température surprenante, au sens où elle était moins froide que l'eau de la piscine de notre hôtel de Funchal. Je prends la pose pour ma tante montée sur la passerelle surmontant les piscines, puis je décide d'attaquer un segment à la nage (j'ai encore mes lunettes) pour me rendre au bord de la piscine et voir l'océan. Après une pause yoga, je cherche ma tante des yeux alors qu'une immense vague océanique me surprend par derrière. Si je ne voulais pas mouiller mes lunettes, c'est raté! Surpris, je décide de m'éloigner un peu de la zone. En tout, j'aurai passé environ 10 à 15 minutes dans l'eau avant de me tanner et d'en sortir, ce qui est très raisonnable et aura permis de beaux clichés de ma photographe attitrée. L'expérience en valait amplement la peine.
Une fois sorti, Pop tient à se tremper les pieds, donc on trouve une section moins achalandée et plus accessible pour qu'elle puisse elle aussi toucher à l'eau sacrée. Moi, j'escalade un mini rocher plus loin pour me faire prendre en photo dans ma folie de la journée. À côté du restaurant tout proche, on prend un peu plus de temps pour admirer le gros rocher qui se dresse contre les vagues et devant la ville. Pop mentionne qu'elle aimerait quelque chose de plus impressionnant qu'une petite cabane blanche au sommet de ce dernier - dans mon cas, ça me semble plutôt bien s'intégrer au paysage.
Aventure piscine faite, on se promène un peu dans Porto Moniz pour profiter du paysage. On croise d'abord un gros cadre à photographie à l'effigie de la ville, où un gentil monsieur se propose pour nous prendre en photo. Ensuite, on tombe un peu par hasard sur un grand plateau dont le niveau est plus près de celui de la mer, fermé, probablement à cause des hautes vagues qui clairement pourraient blesser des gens. Cher lecteur, surpris nous étions : il s'agit là des vraies piscines de Porto Moniz! Celles qui sont payantes. Incrédules, Pop et moi convenons que notre expérience était déjà parfaite : aucun regret de ne pouvoir essayer celles-là! Nos pas nous mènent ensuite à un petit supermarché, où je fais des provisions pour les quelques jours qui nous restent à Madère. Notamment, un petit peu de saumon fumé pour mettre de la protéine dans mes déjeuners, et me rappeler la Norvège par les bords.
Avant de partir, on fait un petit détour au Spar, dépanneur européen, pour que je m'achète un sandwich bien ordinaire histoire de pouvoir dîner quelque chose. Le temps a passé vite, et on aimerait profiter du reste de la journée pour visiter notre propre petit village, Seixal, chose que nous n'avons pas encore eu le temps de faire. Quitter le stationnement payant me laisse un arrière-goût de "la machine a mangé mon billet et je suis pas certain si le paiement a fonctionné", mais finalement, tout semble en ordre alors que nous disons au revoir à Porto Moniz. Charmante petit ville, sans aucun doute.
À Seixal, on est chanceux de trouver un stationnement libre en bordure de route. En effet, cher lecteur, l'idée de ramener tout de suite la voiture à la maison pour ensuite descendre jusqu'en bas du village aurait impliqué de remonter dite pente, chose que mon faible niveau d'énergie ne m'aurait permis (et ma motivation aussi, disons-le). On commence donc par se prendre en photo avec le cadre de la ville, un peu comme on avait fait à Porto Moniz! Un à la fois, manque de photographe externe oblige. Ensuite, on s'élance le long de la côte avec pour objectif final la plage de sable noir de Seixal, dont nous ne connaissons pas encore la localisation exacte. En chemin, je dois d'abord dire qu'on croise énormément de chats, comme en témoignent les quelques photos que je te mets ici, cher lecteur.
Autrement, on se rend compte que des piscines naturelles existent aussi, en plus petit format. La nécessité de payer pour y accéder nous décourage, surtout considérant qu'on en avait vues de très belles plus tôt dans la journée. Un petit chemin nous mène ensuite sur le toit de la maison d'un résident, dans une petite hutte en paille ou en branches qu'il a amenagé pour le plaisir des visiteurs. L'occasion de prendre une photo est exceptionnelle, et on ne se fait pas prier pour le faire! Le monsieur a même préparé une liqueur alcoolisé qu'il laisse à la disposition des visiteurs sur un plateau avec une petite boite à pourboire. Au vu des mouches qui tournent autour, Pop et moi décidons de ne pas nous essayer! On continue de descendre à pied dans la ville (sachant qu'on devra remonter) et on arrive éventuellement en vue de la fameuse plage de sable noir. Pour quelqu'un comme moi qui s'attendait à du sable noir encre, j'ai été un peu déçu. Bon, ça reste impressionnant et le paysage est beau, mais j'attendais une couleur différente. Néanmoins, je laisse ma tante prendre quelques photos alors que mon niveau d'énergie atteint son plus bas du voyage. Même si la journée n'a pas été si grosse, je pense que mon coup de soleil d'hier me tire beaucoup d'énergie.
On reprend la direction de la voiture en passant par de petits escaliers cachés dans la ville: c'est plus confortable pour moi que de monter de l'asphalte en plan incliné, puis ça nous fait découvrir le village et... d'autres chats! Anecdote assez peu probable: je recroise Chris (tu sais, le monsieur qui m'a fait la jasette dans l'avion à l'allée!) dans ces escaliers, et on jase quelques minutes de nos voyages respectifs, avant d'être sauvé de cette conversation qui s'éternisait par la femme de Chris qui lui faisait signe au loin. Quand même!
Vidé de mon énergie, j'accueille éventuellement avec bonheur la voiture, sachant que notre maison est à 2 minutes et quelques courbes sinueuses de là..
En soirée, on se prépare mentalement pour une autre nuit humide, et on prend un moment sur la terrasse pour déguster le vin fourni par notre hôte, en mode sangria par moment avec du jus de mangue que nous avions acheté. Je me déguste aussi quelques Pringles au paprika, saveur européenne délicieuse!
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